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22 octobre 2011

L'eau à la bouche / Tryptique

L’eau à la bouche nous mène, à la fois crescendo et decescendo, au seuil  - juste au seuil - du désir.

I. Bouche éclose

1er  tableau du tryptique érotique intitulé L’eau à la bouche, Bouche éclose découvre l’attente de l’autre.

Et je t’attendais, nue.
Fermais les yeux en murmurant ton nom. De longues heures, encore, avant ton arrivée.

Je pensais d’abord à ton visage, et à tes yeux, et à tes lèvres. Mes deux mains sur le mien, j’effleurais, à peine, les creux et les courbes, les pleines et les déliées de mes traits. Dans la pénombre de la chambre,, mes yeux clos, mon nez mutin, mes joues pleines et ma bouche entrouverte.
Ma bouche, longtemps, mon souffle doux qui caresse ma langue en s’échappant. Mes lèvres chque secondes plus chaudes, plus rouges, commençaient à bourgeonner, bourdonner à l’intérieur. Ma bouche, longtemps. Comme la morsure d’un baiser.

Puis j’ai pensé à tes mains.
Brûlante, je. Tout doucement, le long de mon cou, mon index. Qui coure jusqu’à mon épaule, descend, dessine une boucle autour de mon sein blanc, revient, en durcit délicatement le bouton. L’air est moite. Je joue au loup avec mon désir.
Un deux trois, un deux trois, m’attrapera. Je prends possession, du bout des doigts, de ma chair rebondie, suit le sillon que dessine ma poitrine.
Et ce chemin mène à mon ventre. Mes mains, aux pouces joints, forment deux ailes au-dessus de mon nombril. Ce sont mes sens qui s’envolent. Mes doigts se tendent et se détendent, prennent la mesure de l’épanouissement de mon buste, du corset naturel de ma taille.
J’égrène du Satie, la pulpe de mes doigts sur les touches de mon corps. Qui devient musique et champs, champs de sensations.
M’enserrant, mes  bras sont des serpents qui se tordent à m’enlacer ; puis, se séparant, rencontre le renflement du bas de mon ventre. Délices.
Sa courbe disparaît dans le milieu du triangle sombre de ma toison. M’emmène vers. Me porte.

Alors je pense à ton sexe.
Effleurements, pincements délicats, mes mains s’égarent entre mes cuisses.
De longues heures encore avant ton arrivée.


 
II. Précieuse
Episode II du tryptique « L’eau à la bouche », entre draps de satin et bas de soie...

Cette nuit sera de draps de satin et de bas de soie.

Dernier regard à la psyché. Perles à mes oreilles et à mon cou, ce soir je suis précieuse. A la fois écrin et bijou ; yeux fardés, ombrés d’anthracite, dentelle nacrée, et soie si douce.
 
« Sois si douce, que… »
 Je murmure.?
 
« Toi, si douce… »
Ton écho.
 
Je me rêve marquise en notre chambre transformée en boudoir.
Je ne veux d’abord te donner que mon souffle. Doucement, le long de ta nuque. Sensuelle et délicate.Du bout de mes ongles, ton dos. Je dessine des arabesques, enlumine tes grains de beauté, le grain de ta peau dorée.
Chatte ronronnante, j’enlève la plume qui retenait mes cheveux. Cascade de boucles brunes sur la blancheur lactescente de ma peau. Tu te retournes : entre mes cuisses ton ventre contre la soie opaline de mes bas. Et ma chair.
La plume volète, taquine tes muscles, mes lèvres survolent. Creux du poignet, creux du coude, creux de l’épaule, creux de ton ventre. Flirt entre tes cuisses : parade nuptiale de la douceur et de la force.

Soupirs et gémissements ; la plume tombe au sol, ma bouche tombe sur tes lèvres.



III. Partage
Episode III de « L’eau à la bouche », ou quand le nombre rejoint le rang.

Elle a souri. Timidement, gauchement, mais elle a souri.
Nous n’avions pas pu voir ses yeux baissées, juste deviné ses joues empourprés.
Trop innocente pour regarder, pas assez pour ne pas voir.
Elle n’est pas grande, pas très, aussi blonde que je suis brune, plus pulpeuse que je ne le serai jamais.
C’est mon regard qui suit ses courbes, le tien… hypnothisé par sa bouche voluptueuse.
De profil, je la lis comme un S inversé. Mais la déchiffre aussi, entre ses coups d’œil furtifs. Intimidés, mais nullement apeurés. Qui hésitent à inviter.
Nos yeux se croisent.Elle a souri. Timidement, gauchement, mais elle a souri. Je me lève sans hâte, avance sans crainte. Parce qu’elle est si jolie.

« Mademoiselle ? »
« Oui. »
 
C’est une réponse rougissante, sa réponse. Je me tourne et reviens vers toi, je devine, ressens, ses yeux qui ne quittent pas mes hanches, ces yeux qui embrassent mes formes en un regard désirant. Elle m’a suivie, évidemment.
Il fait froid, dehors, et j’ignore encore son nom.?? Je lui offre, complicité entendue, de partager mon manteau. Je te sais, mon amour, à cet instant. Je lis tes pensées en nous voyant ainsi, bientôt offertes à toi.
Mon bras enlace sa taille et elle répond, glissant sa main sous mon pull, caressant mon ventre de ses doigts.

Il fait froid, dehors, et sous tes yeux, je réchauffe ses lèvres d’un baiser.
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