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22 octobre 2011

Un soir en hiver

A la manière du Nouveau Roman...`ou la tentative de l'objectivité.

 

Il marche dans la rue en regardant à terre. Il avance toujours tout droit. La rue est sombre, grise et froide. Les vieilles pierres en hiver semblent revêches. Sur le trottoir en face de lui, un réverbère grésille. La femme qui passe, dessous, serre son col pour se protéger du vent. Elle accélère le pas ; il hausse les épaules. Il traverse.

Son ombre se dessine sur le goudron noir de la rue sombre, grise et froide. Elle s’étend, s’étend, mais n’est pas nette. Quelques flaques d’eau renvoient une image tremblotante de sa haute silhouette immobile ; la faute à la fine bruine qui y fait naître des ondes : « plic plic plic… ».

Il s’arrête devant le réverbère et lève la tête pour mieux voir la lumière. Il cligne des yeux et regarde autour de lui, l’air perdu. Il sort son portefeuille en cuir noir. Il n’y a personne d’autre que lui dans la rue sombre, grise et froide. Il sort un  petit carton rectangulaire du portefeuille, déchiffre les quelques mots inscrits dessus.

Sa bouche forme les sons muets de sa lecture. Il range le portefeuille en cuir, passe la main sur son menton qu’ombre une barbe de trois jours environ. Il regarde le pied de fer du réverbère en caressant ses cheveux sales. Ses lèvres chuchotent quelque chose d’inaudible. Il fait demi-tour en resserrant son col pour se protéger du vent, et repart dans la rue sombre, grise et froide, le petit carton blanc à la main.
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