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26 octobre 2011

Les enfants terribles, Jean Cocteau

L'auteur en préambule:

Jean Cocteau passe une enfance rythmée par les réceptions données par son grand-père qui, soucieux de l'avenir de son petit-fils, l'initie à l'art. Agé de 19 ans, il fait la connaissance de Raymond Dargelos, un camarade de lycée, qui le bouleverse par sa beauté. Il en fera le héros des 'Enfants terribles'. Arpentant les rues de Paris, Jean Cocteau, véritable dandy, devient une des figures à la mode du Tout-Paris. Sa rencontre avec Serge de Diaghilev va bouleverser son parcours artistique. Cocteau renie ses oeuvres passées, pourtant tant convoitées, et entame une carrière anticonformiste. Malgré un parfum de scandale, son oeuvre est souvent couronnée de succès. Jean Cocteau s'essaie à la poésie, au théâtre, à la critique mais se fait aussi graphiste et cinéaste avec notamment 'La Belle et la Bête' pour lequel il reçoit le prix Louis Delluc. Ajoutons encore à la palette variée de ses talents ceux de dessinateur et de peintre. Jean Cocteau est élu à l'Académie française le 3 mars 1955.

Source: Evene.fr 

Ligne grise

Jean Cocteau - Les enfants terribles, coll. Le livre de poche, éd. Grasset, Paris 2003

A la sortie de son lycée, Paul est littéralement terrassé par une boule de neige que lui lance son idole, Dargelos. Il ne pourra plus retourner en classe.

C'est sa soeur, Elisabeth, qui prendra soin de lui, leur mère, de toute façon infirme, mourrant dès le début de l'histoire.

Entretenus mais pas éduqués, ils grandiront comme poussent les plantes vivaces -les plantes vénéneuses. Leur chambre deviendra un sanctuaire, un repère au trésor régi par ses propres lois, un territoire ensorceleur, ensorcelé, où ceux qui pénètrent (Gérard, Agathe) ne peuvent que plier sous le joug des deux enfants cruels qui s'adorent et se déchirent.

Un livre fort. Les personnages principaux, à la fois diaboliques et en pleine détresse sont extrèmement attachants. L'oeuvre aurait tout aussi bien pu s'appeller « Les enfants perdus », comme le sont les compagnons de Peter Pan: Refus de cet âge adulte qui fatalement séparera la fratrie, par les enfants eux-mêmes et et ceux qui autour, gravitent comme des papillons près d'une lumière... qui finira par les brûler vifs, en plein vol.

Et pourtant, le lien magique, mystique, qui unit Paul et Elisabeth détournera le cours des choses, sera plus fort que le destin. Les enfants se consumeront eux-mêmes.

Ce livre est une étreinte d'enfant cruel.




« Il est de ces maisons, de ces existences qui stupéfieraient les personnes raisonnables. Elles ne comprendraient pas qu'un désordre qui semble à peine devoir continuer quinze jours puisse tenir plusieurs années. Or ces maisons, ces existences problématiques se maintiennent bel et bien, nombreuses, illégales, contre toute attente. Mais, où la raison n'aurait pas tort, c'est que si la force des choses est une force, elle les précipite vers la chute.

Les êtres singuliers et leurs actes asociaux sont le charme d'un monde pluriel qui les expulse. On s'angoisse de la vitesse acquise par le cyclone où respirent ces âmes tragiques et légères. Cela débute par des enfantillages; on n'y voit d'abord que des jeux.

Trois ans passèrent donc, rue Montmartre, sur un rythme monotone d'une intensité jamais affaiblie. Elisabeth et Paul, faits pour l'enfance, continuaient à vivre comme s'ils eussent occupés deux berceaux jumeaux. Gérard aimait Elisabeth. Elisabeth et Paul s'adoraient et se déchiraient. »



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